REPUBLIQUE DU CONGO
Unité * Travail * Progrès
MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE ET DE L’INNOVATION TECHNOLOGIQUE
UNIVERSITE MARIEN NGOUABI
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FACULTE DES LETTRES, ARTS ET SCIENCES HUMAINES
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DECANAT
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DEPARTEMENT DES DOCTORATS
FORMATION DOCTORALE ESPACES
LITTERAIRES, LINGUISTIQUES ET CULTURELS
BP 2642 Brazzaville
Argumentaire
L’écriture littéraire est asexuée. Il n’y a pas plus de
sensibilité masculine que féminine. « Au XIXe siècle (…) le
monde littéraire fut très misogyne jusqu’au début du XXe
siècle : être publiée était perçu comme une volonté
d’indépendance et donc comme incompatible avec le rôle de la
femme à l’époque1. » Pour publier leurs écrits, les femmes
utilisaient des pseudonymes masculins : Aurore Dupin alias
George Sand, Laurent Daniel alias Elsa Triolet, Jeanne Loiseau
alias Daniel Lesueur, Mary Ann alias George Elliot…
En 1949, Simone de Beauvoir publie un essai important Le
Deuxième Sexe où elle traite particulièrement de la
situation des femmes dans une société postconflit. Les
questions de l'infériorisation du féminin, de la passivité,
la soumission et du manque d’ambition des femmes… sont
posées. Le devenir des femmes (pensé à travers le contrôle
des naissances et l'accès à l’emploi rémunéré) devient un
enjeu existentiel.
Le XXIe siècle s’inscrit plutôt dans l’ère de la modernité
et de la mondialisation. La littérature contemporaine
enregistre une présence féminine en constante augmentation.
Elle redessine les visages du féminin. Les femmes affichent
en effet leur identité, leur sentiment et leur être comme
une variante de l’humain. Le critique est donc invité ici à
décrire, à lire et à penser les visages actuels du féminin
en littérature (en termes d’auteures et de personnages), à
discuter des possibles devenir du féminin dans un monde en
mutation.
Le contexte de la création littéraire de l’Afrique
francophone nous semble particulièrement intéressant à
interroger au regard des diversités culturelles qui s’y
expriment. Des auteures comme Calixthe Beyala, Léonora
Miano, Fatou Diome, Leila Slimani, Mariama Bâ, Justine
Mintsa, Marie Léontine Tsibinda, Mambou Aimée Gnali… sont
des visages qui affirment des écritures féminines africaines
d’expression française. Quelles spécificités scripturales
posent-elles ? Une lecture des biographies de ces écrivaines
est à mener pour interroger le ou les lien(s) entre les
créatrices et leurs œuvres. Pour ces auteures, l’expérience
de l’écriture devient-elle une expérience d’écriture de soi
ou une tribune de défense de la cause de la femme ?
La littérature féminine africaine apporte-t-elle aujourd’hui
une réponse à ce que Gallimore Rangira (2001) a désigné par
« l’hégémonie patriarcale" ? Existe-t-il des discours
critiques, des Gender studies sur ces auteures et leurs
œuvres ? Quelle synthèse construire aujourd’hui ?
Les personnages féminins, intègrent-ils un roman national au point de manifester des archétypes ou correspondent-ils à des trajectoires singulières, anonymes ? Les œuvres deviennent, pour ainsi dire, un moyen de non seulement écrire des trajectoires féminines mais aussi de les schématiser par le jeu des personnages traduisant ainsi une image ou conception de la femme faite d’amalgames de stéréotypes et de représentations variantes. Au cours des travaux de réflexion sur les personnages féminins que ce soit avec Honorine Ngou, Justine Minsta, Leïla Slimani ou Djaili Amadou Amal ; de Féminins interdit aux Impatients en passant par Malédiction ou Chanson Douce, l’accent est porté sur les personnages féminins soient en tant que personnage principal ou personnage secondaire, leur parcours narratif permet d’étudier les représentations du féminin. Il serait intéressant sur cette thématique, d’élargir les horizons littéraires, de voir le féminin sous des angles, des perceptions et des problématiques différentes.
Les contributions attendues sont donc une invitation à
réfléchir et penser les écrits féminins sous les axes
suivants :
Axe 1 : les figures féminines ou auteures de la littérature
francophone africaine ;
Axe 2 : les personnages féminins et constructions
archétypales ;
Axe 3 : les possibles-devenirs du féminin ou du féminin
interdit au féminin adépendant.
Pour tout contact :
ecrituresfeminines2023@gmail.com
Lancement : 10 février 2023
Proposition de Contribution : 29 avril 2023
Réponse aux propositions : 13 mai 2023
Réception des textes définitifs : 15 juillet 2023
Publication des textes : Novembre-décembre 2023
Comité d’organisation
- Laititia Fleurette Selenguende Dzongo, Aimée Noëlle Gomas,
Sidoine Romaric Moukoukou, Jean Bruno Antsué, Patric Itoua,
Guy Armand Mampassi, Gloria Titiane Bakala, Rosin Francis
Emerson Loemba, Fanelle Ndongo Loba, Servia Blaisemi Ndala
Minahoua, Omer Massoumou, Anatole Mbanga, Rony Dévyllers
Yala Kouandzi, Sosthène Nganga.
Comité scientifique
- Aïssata Soumana Kindo (Université Abdou Moumouni de
Niamey, Niger)
- Anatole Mbanga (Université Marien Ngouabi) ;
- Arsène Elongo (Université Marien Ngouabi) ;
- Arsène Elongo, (Université Marien Ngouabi, Congo) ;
- Bellarmin Etienne Iloki, (Université Marien Ngouabi,
Congo) ;
- Célestin Dadié Djah (Université Alassane Ouattara de
Bouaké, Côte d’Ivoire) ;
- Coulibaly Amara (Université Alassane Ouattara de Bouaké,
Côte d’Ivoire) ;
- Edouard Ngamountsika, (Université Marien Ngouabi,
Congo) ;
- Evariste Dupont Boboto (Université Marien Ngouabi) ;
- Gérard Marie Noumsi (Université de Yaoundé I,
Cameroun).
- Kouadio Antoine Adou (université Peleforo Gon Coulibaly,
Côte d’Ivoire)
- Mamadou Faye, (Université Cheikh Anta Diop, Sénégal)
- Omer Massoumou (Université Marien Ngouabi) ;
- Pascal Mindié Manhan (Université Alassane Ouattara de
Bouaké, Côte d’Ivoire) ;
- Patrick Quillier (Université de Nice Sophia
Antipolis) ;
- Robert Fotsing (Université de Dschang, Cameroun) ;
- Roger Camille Abolou (Université Alassane Ouattara de
Bouaké, Côte d’Ivoire) ;
- Yvon Pierre Ndongo-Ibara (Université Marien Ngouabi,
Congo).
Bibliographie
• Beauvoir Simone (de), Le Deuxième Sexe, tomes I et II,
Paris, éd. Gallimard, 1949.
• Boustani carmen, Effets du féminin, variations narratives
francophones, Karthala,2003
• Boustani Carmen, Jouve Edmond Des femmes et de
l’écriture : Le bassin méditerranéen, Karthala 2006, 208p.
• Cesbron Georges, « Écritures au féminin. Propositions de
lecture pour quatre livres de femmes » dans Degré Second,
juillet 1980, p. 95-119
• Gallimore Rangira, « Ecriture féministe, écriture
féminine ? Les écrivaines francophones de l’Afrique
subsaharienne face au regard du lecteur/critique », 2001,
https://www.researchgate.net/publication/269938830Ecriturefeministeecriturefeminine
• Herzberger-Fofana Pierrette, Littérature féminine
francophone d'Afrique Noire. Suivi d'un dictionnaire des
romancières, Paris, l'Harmattan, 2000.
• Massoumou Omer (eds), L’image de l’autre dans la
littérature française, Paris, l’Harmattan, 2004. • Mistacco
Vicki, « Les femmes et la tradition littéraire » -
Anthologie du Moyen Âge à nos jours, Seconde partie :
XIXe – XXIe siècles, Yale Press, 2006, p. 327-343
• Soumana Kindo Aïssata, « La Littérature comme une arme du
combat féminin : Seul le diable le savait de Calixthe Beyala
et Au Bord de la rivière Cane de Lalita Tademy »,
Intercâmbio, Série II, n° 02, « L’écriture au féminin :
histoire, apports, enjeux (XIXe et XXe siècles) »,
Université de Porto, Institut des Études Françaises de la
Faculté des Lettres, 2009, pp. 170-193.